EXTRAIT DE LA PRESSE ALGERIENNE

        Ces femmes et ces hommes sont là à l’appel du Comité intercommunal des citoyens des villes de Aïn Benian et Staouéli, qui jouxtent le Club des Pins et Moretti, mouvement créé dans la foulée des événements de Kabylie. Ces deux sites touristiques en bord de mer construits par Jean Pouillon au début des années soixante, ensemble de villas et cabanons, terrains de tennis et de volley-ball, commerces, hôtels, cafés-restaurants et boîtes de nuit, au ras des flots le long d’une plage de près de deux kilomètres, étaient ouverts au public. Il a suffit d’un attentat à l’explosif durant l’été 1996 pour que ces lieux de loisirs soient fermés aux simples citoyens. Ce qui ne devait être qu’une mesure de sécurité temporaire a fini par devenir définitif. Or, le GIA a été décapité dans la capitale algérienne : Athmane Khelifi, dit Flicha, émir du GIA d’Alger, et dix de ses hommes, derniers survivants d’un mouvement qui durant les années 1994-1996 comptait plusieurs centaines d’hommes armés dans la capitale, a été abattu en juillet 1998. Alger n’a plus connu depuis d’actes terroristes.

        Anciens et nouveaux ministres, députés, militaires et leurs familles, mais aussi quelques journalistes, habitent ce lieu hautement sécurisé gardé par les gendarmes. On n’y accède que sur autorisation. " C’est scandaleux, s’insurge un manifestant. Un domaine public a été privatisé au profit d’une poignée de privilégiés. " Les habitants de Staouéli, qui, de père en fils, allaient sur les plages du Club des Pins et de Moretti, exigent la réouverture au public. Par ces temps de fort chômage, ces deux sites procuraient durant la saison estivale (qui débute dès la mi-avril) près d’un millier d’emplois aux jeunes des environs. Chaque année, des centaines de milliers de personnes envahissaient Staouéli pour se rendre en bordure de mer. " C’était le bon temps, dit un commerçant, on faisait des affaires.

        (juillet 2007)



Précédent RETOUR Suivant