FERRERES Thomas est né le 17 Décembre 1885 à deux heures du matin au n° 7 de la rue Trivalle à Carcassonne au domicile de la sage-femme, il fut baptisé le 27 Décembre de cette même année en l'église Saint-Nazaire qui se trouve à l'intérieur de la cité médiévale, il était le quatrième enfant, né dans cette cité de l'Aude, de mon arrière Grand-Père FERRERES Ramon et de son épouse BORAU Prudencia réfugiés Espagnols de la guerre des Carlistes qui a commencé en 1870.
Les parents de Thomas ont fui l'Espagne en 1878 en passant les Pyrénées pour rejoindre la belle cité de Carcassonne, sa Maman était enceinte de son premier enfant Ramon né le 30 Septembre 1878.
Son père est né le 8 Avril 1841 à Chert dans la province de Castillon de la Plana, Fils de Tomas FERRERES et de Juana VILAGRASA, il était capitaine dans l'armée Royaliste. Dés son installation en France, il travaillait comme terrassier pour Subvenir aux besoins de sa famille.
Le second frère de Thomas, mon Grand-Père Jean-Raymond est né le 1er Octobre 1880. Le 23 Avril 1884 naissait sa sœur Dolorès-Jeanne qui mourut le 18 Juillet 1885 à 15 mois.
En 1998 lors de mes recherches généalogiques aux archives de l'outre-Mer à Aix-en-Provence, j'ai retrouvé la trace de ma famille Hispano-Carcassonnaise à Aïn Temouchent en Oranie, avec la naissance du 5 ème enfant et sœur de Thomas, Mañuela née le 23 mars 1888 et décédée le 22 avril 1888 à 1 mois.
Ramon était cultivateur dans ce nouveau pays où la France lui avait demandé de tenter sa chance, mais malheureusement les épidémies de choléra et de typhoïde ont eu raison de lui. Après le décès de sa fille Mañuela et de sa belle-Mère Mañuela SAMITIER le 18 Octobre 1889 à l'hôpital d'Aïn-Témoûchent à l'âge de 68 ans, il partit à Oran au faubourg d'Eckmülh où naissait son sixième enfant Dolorès-Jeanne le 29 Novembre 1891 et qui mourut la veille de la fête de Noël le 24 décembre 1891 âgée de 25 jours.
Ramon travaillait comme régisseur dans une ferme aux alentours d'Oran et le 24 Janvier 1897 au village Delmonte naissait Louis-Pierre le septième et dernier enfant de la famille.
Malheureusement Prudencia l'épouse de Ramon mourut le 4 Juin 1913 à la veille de la première guerre mondiale, Ramon travaillait durement pour élever Louis-Pierre, les autres garçons Ramon, Jean-Raymond et Thomas étaient Mariés et avaient des enfants.
Thomas était Français par sa naissance sur le sol de ce Pays, avait opté pour la France comme deux de ses frères, Jean-Raymond et Louis-Pierre, l'aîné avait opté pour faire son service militaire en Espagne.
Thomas était ferblantier de métier, il faisait partie de la classe 1906, le 7 Octobre 1907 il incorpora le 1er Régiment de Zouaves, le 10 Septembre 1909 c'est le retour au foyer au n° 9 de la rue Sidi-Snoussi au quartier de Saint-Antoine à Oran après 2 ans de bons et loyaux service rendus à la Patrie.
Le 22 Décembre 1909 il a épousé Antoinette VIETTI la sœur de la femme de son frère Jean-Raymond ( la sœur de ma Grand-Mère Angèle VIETTI) , il eurent quatre enfants, Jeanne-Florentine née à Oran, Thomas né à Oran, Marcel-Sébastien né à Laferrière et Antoinette née à Laferrière le 27 Avril 1914 et décédée le 3 Juin 1914 âgée de 36 jours.
Comme à son Habitude la France s'en alla déclarer la guerre aux Allemands sans avoir préparé cette terrible confrontation, résultat un million de Morts et des millions de blessés de notre côté.
Thomas parti rejoindre son unité, mais malheureusement pour lui, il rejoignit par erreur le 2ème Régiment de Zouaves qui était en partance pour le front dans la Marne, ce régiment manquant de réservistes l'incorpora avec eux.
Le 25 Septembre 1915, Thomas s'est lancé à l'assaut des formidables positions allemandes de champagne près de Saint-Hilaire le Grand (Marne), avec un remarquable entrain, et a trouvé une mort glorieuse en abordant à la baïonnette les fils de fer barbelés de l'ennemi.
En reconnaissance à titre Posthume, la MEDAILLE MILITAIRE de la République Française lui a été attribuée avec la mention " MORT POUR LA FRANCE "
Avec un Hommage de la Nation
Voilà le destin de Thomas FERRERES, Carcassonnais de naissance et Pied-Noir de cœur et de culture, il était le parrain de mon père, absent pour obligation militaire le jour du baptême le 4 Octobre 1908 en l'église Saint-André à Oran au quartier de Saint-Antoine et remplacé par son père Ramon.
Mais les Français sont des ânes qui n'ont toujours pas soif pour boire notre histoire, je ne leur donne pas à boire, alors je raconte cette histoire vraie à mes frères humains Pieds-Noirs.
Au mois de Mars 1998 en me baladant dans la ville de Carcassonne, j'entrepris de visiter les monuments aux morts de la ville, je ne vis pas le nom de mon Grand-Oncle Thomas, en rentrant chez moi j'ai préparé un dossier avec les quelques éléments que j'avais à ma disposition, j'ai demandé par écrit à la mairie de cette ville la confirmation de ma constatation de l'oubli à la mémoire de Thomas. Le Maire, Monsieur Raymond CHESA que je remercie Beaucoup, a pris cette affaire sérieusement en mains. Il fallait lui faire parvenir l'acte de naissance de Thomas et l'attestation avec la mention Mort pour la France du secrétariat d'état aux Anciens Combattants.
Le 16 Septembre 1998 le comité d'Entente des Anciens Combattants et Victimes de Guerre et de l'Office National des Anciens Combattants, ont donné leur accord pour l'inscription de Thomas FERRERES au monument aux morts de Carcassonne.
Les services Techniques de la mairie ont procédé à cette Inscription au mois d'octobre, quelques jours avant la Commémoration du 11 Novembre 1998.
Il fallait rendre à Thomas ce qui appartenait à Thomas.
Alors je vais reprendre le formule de notre ami Jean-Pierre BARTOLINI " Pieds-Noirs réveillez-vous " il est encore temps de sauver notre Mémoire, faisons connaître notre histoire, nos histoires et notre culture au monde entier sans avoir à rougir. Au contraire soyons fiers de nos ancêtres qui ont érigé un Pays Magnifique que nous avons aimé et que le monde nous enviait.
Notre mémoire n'est pas a vendre, certains des nôtres se font du fric en écrivant des livres sur nos malheurs et ils gardent l'argent pour eux sans penser aux nôtres qui vivent dans la misère depuis 40 ans.