Le village de BUGEAUD se trouvait à 900 mètres d'altitude dans le Massif de l'Edough et à 12 kms de Bône. Il existait deux possibilités pour y accéder : d'abord par la roule ou, pour les initiés entraînés pour la marche en terrain varié, les 500 escaliers. Ils étaient très rustiques. Faits parfois de grosses dalles de pierre brutes ou encore. taillés dans le rochier. Ils étaient également entrecoupés de sentiers très pentus, le tout s'adaptant à un relief capricieux. Ils avaient été construits en même temps que la conduite d'eau mise en place par les Français dès la conquête après captage de plus de cent sources situées à l'Edough.
En effet, BONE musulmane avait été alimentée, jusque là, en eau, par des puits ou citernes privées. Il fallait donc, au plus tôt, s'assurer d'une adduction conforme aux besoins de cette ville naissante,
Ces escaliers permettaient la surveillance constante sur tout son parcours et l'entretien de cette canalisation soumise il de très fortes pressions.
Le départ de cet itinéraire sportif avait son origine à la maison du Fontainier au pied du Massif, à côté de l'Hospice des VIEILLARDS... Etaient-ils 500? Certainement beaucoup plus.
$§$§$§$§$§$§$§$§$§$§$§$§$§$§$§$
MARCHE NOIR
En 1954, nous quittions BONE avec des amis, vers le Sud Algérien, avec comme but principal, la visite de GHARDAÏA capitale du M'ZAB.
Notre caravane était composée des couples suivants BAUDEMENT, BOSC, GARGUILLO... chacun des couples dans son propre véhicule. De mon côté, je conduisais le mien avec ma femme et mes deux enfants.
En arrivant sur place, dans cette région aux mœurs particulières et secrètes, nous étions frappés par la façon de se voiler, des femmes, qui ne laissaient apparaître qu'un seul oeil.
Les chemins de la ville, qui étaient. très ensablés, étaient bordés de murs, pratiquement sans aucune ouverture. Même les portes n'étaient pas visibles, car elles s'ouvraient sur d'autres murs en chicane, empêchant toute incursion visuelle des passants.
De notre hôtel surplombant le fameux marché, somptueux d'originalité, nous avions pu admirer cette foule immense de burnous et chèches blancs contrastant avec les arcades bleues surmontées par le minaret ocre rouge.
Nous passions ensuite dans différents magasins, juste le temps de nous faire avoir par ces commerçants habiles et intelligents.
Nous arrivions, enfin, sur une petite place très fermée, avec des jeunes filles ou garçons, blancs ou noirs, debout par petits groupes, insensibles aux regards inquisiteurs de la foule. Tout se passait en conversations de bouche à oreille, et en gestes dissimulés à la suite de quoi... un ou une des jeunes exposés sortait de la place.
Ici, la prostitution ne se pratiquant pas de cette façon... de quoi s'agissait-il ?... d'esclaves ?.... Nous le pensions.
A Suivre