La route de Constantine et la côte Est
Bône - La Calle |
Nous nous étions rafraîchis à Bugeaud, avant de redescendre sur Bône. Notre " guide-touriste " métropolitain nous fait maintenant découvrir un bijou caché de la côte algérienne : La Calle. N'oubliez pas que c'était en 1929… mais le lac Fetzara n'est toujours pas asséché en 2003… N'aurez-vous pas la curiosité, avant de retourner vers l'ouest, de pousser jusqu'au plus oriental des ports algériens, La Calle ?.. Ces 90 kilomètres, qu'on ne fait guère que pour se rendre en Tunisie, en s'écartant d'ailleurs d'une côte bordée de lacs et de marais, ont leur pittoresque cependant: route à travers brousses, entre des boisements à droite et de vagues marécages à gauche.
Surtout, on goûtera l'élégante mélancolie du petit port de La Calle, jadis prospère, aujourd'hui déserté pour celui de Bône. Derrière ses lacs et ses forêts, le vieux port des corailleurs n'est pas sans grâce encore avec son quai de palmiers sur lequel se dresse une église gothique à l'image de Chartres. Ici fut, au XVIe siècle, un des premiers établissements français sur la côte barbaresque. C'est un pèlerinage qui a son prix et qui sera célébré lors du Centenaire, en attendant qu'un projet adopté par les assemblées algériennes redonne la vie à ce port.
Au bord de notre route, des eucalyptus étêtés repoussent avec une vigueur qui dit la qualité de ces terres. Aïn-Mokra, centre d'un gisement minier partiellement épuisé, marqué par quelques vestiges antiques, nous ouvre le chemin d'Herbillon: souvenir de l'ancienne Tacatua, type de ces anses médiocres qui suffisaient aux menus vaisseaux puniques ou romains et ne sont plus aujourd'hui que d'humbles ports de pêcheurs.
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