Marc-Antoine CIANFARANI (En réponse à une attaque qui se voulait spirituelle et n’était que stupide). Eh ! oui je suis pied-noir, des pieds jusqu'à la tête
Comme l’on est gascon, breton ou auvergnat... Vous m’en faites reproche, moi j’en fais une fête Mes pieds noirs après tout valent ceux d’un bougnat ! Vous me toisez du haut de votre suffisance Vous croyant, à coup sur, cousin de Jupiter... Moi, je vous vois très bien trônant dans un Water Ou régnant comme un roi... sur les fosses d’aisance ! Allez, redescendez de votre piédestal ! Vous n’avez rien vraiment pour dominer le lot... Pour nous, vous n’êtes rien qu’un sinistre ballot Avec tout dans la panse et rien dans le mental ! En tous cas, voyez-vous, nous n’avons nul complexe Ou alors franchement de supériorité... Si vous croyez vraiment que votre mot nous vexe, Et bien détrompez-vous car notre vérité C’est de vous exposer l’envers de la médaille, L’amour de la patrie, le culte du passé, L’amour de la famille et puis, vaille que vaille, Le mépris des crétins qui nous ont offensés ! Partout où nous vivons, nous avons fait nos places, Dans le droit et l’honneur et sans cérémonie Et c’est finalement bien ce qui vous agace, Vous qui dosez l’effort avec parcimonie ! Eh ! oui je suis pied-noir, des pieds jusqu'à la tête Et je le crie du haut de mon identité ! Vous pouvez aboyer, mouiller votre bavette, Vous n’y changerez rien... car c’est là ma fierté ! (Revue Ensemble N° 215 page 31 Décembre 1998) |