J'en ai fait ma maison sans issue et sans baies
Fermée aux quatre vents
Et je brode ton nom
Sur le riche tapis en laine de tes moutons
Dont le nombre et les ans
Comptent ta longue absence
Mais aussi ton aisance et ma fidélité ...
Pour notre grande fête
J'ai tué le plus vieux, le père du troupeau
Acquis aux premiers jours
Pour hâter ton retour ...
J'en ai gardé la peau
Et je roule mes doigts dans les boucles touffues
Quand j'ai besoin de toi ...
Ton ample burnous blanc t'attend ...
Dans les soirs où le ciel est noyé
De lumière qui n'est plus embaumée
Il rayonne
Pareil à l'âme qui fuit un corps en auréole.
Alors j'entends la ronde blanche
Des chœurs de jeunes vierges ...
D'une main colorée de henné,
Sur l'anche de leurs lèvres
Elles bégaient leur appel à l'amour.
Tandis que mon solo file vers toi
J'attends éperdument l'époux
Que mon père m'a donné
Pour reprendre mon silence immobile
De servitude ardente ...