Moi et Augu ac Robert Cohen
AUGU et MOI

Envoyé par André Gabard

"Atso ! à de bon, à de bon, liche à liche, vous se la coulez en douce et les moules elles poussent tsur vous o tas de gatarelles ! Fini le congé ; vous allez partir par avion esspécial tsur Bancoq " C'est comme ça qui nous a parlé M. Idoux, le directeur à nous autres.

Le temps de préparer la valise et le couffin pour la mandjaie et sauve qui pleut.

Le oyage y s'a fait sans accident ; temps en temps on se faisait de l'essence et que à Alexsandrie on s'a changé la chambrière de la roue pourquoi elle était percée.

On s'arrive à Bancoq et direct vinga le Stade - plein à croquer il était comme un oursin quand y a la lune - Reusement on s'avait les places qu'elles étaient retenues - cent milles personnes si c'est pas plusque y étaient dans cette endroit. Tous des jaunes à part nous autres et quelque uns. Augu qu'il a la langue bien pendante, tout fort il dit "Aga ! ici rien qu'y mange des citrons et qui se boivent du coco, pourquoi tous y ont la genisse.
- Reste tranquille ô figure de mouton que j'y dis, te va faire un accident diplomatique".

Les sorciers de là bas y donnaient gagnant Songe-qui-trap ; mais moi avant de partir j'a été oir la tireuse des cartes, qu'elle lit dans la marque de café et elle m'a dit "obligé que Robert y gagne".

Tellement énervés on était que pas même on a regardé les matchs d'avant.

Augu y mangeait le svingomme à toute vitesse qu'on s'aurait dit qu'il était en face d'un boa constructeur et qui se claquait les dents...

Et oilà enfin notre Robert qui se monte tsur le ringe. On se casse les mains force à force d'applaudir. -Y se porte une robe rouge ac son nom anscrit en errière que si un toro y se le oyait obligé qui s'en sauve d'la peur du boxeur.

Après lui y monte Songe-qui-trap le cousin de Ya-ma-moto-Kiaka-poté - il a une robe comme les berlingots qu'on vend à la Place d'Armes, le soir quand y a le Ramdane. Dans le dos y porte un éléfant peinturé en blanc. Son menager il a une chemise jaune plein de dessins comme cuila qui joue les marascasses à l'orchestre des "Coq à une œil". Augu pour me parler y crache la glu qu'il était en train de manger et elle va s'atterrir tsur la tête d'un chinois fartasse - l'autre il en casse pas une, pourquoi y croyait que c'était un Zoiseau qu'il avait laché son p'tit besoin. "On va oir la donnade à la vie à la mort du lézard doré ac l'anguille de la Sybouse. O Dandalon !" qui dit Augu à son oisin fleur de Safran - ma l'autre qui parlait bien le français y reupond :
- "Quel est ce langage ! vous se parlez un français tout stropié.

Alors Augu : comme vous autres Taîlandois vous parlez le Chinois, nous autres bônois on se parle le français et oilà. Et pis o concombre à l'eau qu'il a reçu le coup d'soleil, laisse nous, pourquoi le match y commence et on se fait les rapporters.

PREMIER RAONG : Cohen y part en crochet du droit - le citron y s'accroche- Après ça un madone de corps à corps comme le poulpe et le calamard- avantage à nous autres.

DEUXIEME RAONG : Ac les points, Cohen y tape le sprente les crochets et les directs y partent dans la fugure et le bidon - Le bônois il est le plus fort dans les corps à corps.

TROISIEME RAONG : A l'égalité

QUATRIEME RAONG : Cohen y tape un crochet ma le bambou japonnais y plie ma y casse pas - Avantage Cohen.

CINQUIEME ET SIXIEME RAONG : Cohen y part à vitesse, on se dirait un ventilateur -Songe-qui-trap y se défend comme un lion

SEPTIEME RAONG : Cohen y continue et y court derrière le Taïlandois qui se cache dans le coin - y se le fait tout neuf - l'autre y saigne des dents et comme la patelle du Cap de Garde y se cramponne au Rocher Cohen.
Avantage au Bônois. A côté moi Augu tellement il est énervé qu'il se mange les ongles.

HUITIEM ET NEUVIEME RAONG : L'avantage il est des deux côtés et malgré qu'il est tombé de l'eau, j'a les gouttes de sueur qu'elles coulent - comme elle est longue à venir cette victoire.

DIXIEME RAONG : Cohen et Songe y marquent les points

ONZIEME RAONG : Légalité encore

DOUZIEME RAONG : Cohen y fait le forcing ma y saigne de l'œil - avantage quand même à nous autres.

TREIZIEME ET QUATORZIEME RAONG : acharné y devient le combat, le sang y coule, le Chinois y tape en fugure, ma en colère Robert y ce lui fait une deux ac la droite et la gauche.

QUINZIEME RAONG : Songe y marque des points, ma Cohen y repart comme s'il avait mangé de l'harissa, il est déchaaîné et se prend l'avantage.

La cloche elle sonne la fin - Les juges y se parlent et l'arbitre dans le silence de cimitière y crie "Cohen vainqueur". La foule qu'elle s'attendait pas à ça elle s'en va comme après un enterrement.

Vite vite on va s'embrasser Cohen, le bônois. Il a le sourire ac une égrafignure en haut de l'œil, et de joie y pleure : "le bonjour à tous là-bas" qui nous dit en allant prendre la douche.

En sortant on se rencontre Songe-qui-trap. Il est plein de bleus et de bosses, ma c'était un bel aversaire. Et oilà comment l'anguille de la Sybouse elle a gagné le lézard doré.

Y pas à dire qui me dit Augu : Rien que des as on a à Bône.
Le premier maréchal de France, Juin, c'est un bônois - Le préfêt de Police de Paris, c'est un bônois - Marthe Luccioni, le rossignol qu'elle chante à l'Opéra, au Licéo de Barcelone et à la Scala de Milan, c'est un bônoise.
Et enfin, Robert Cohen, Champion du Monde de Boxe, c'est un bônois.
-T'y as raison que j'y reupond ma t'y a oublié un bônois, le roi des gatarelles de tout le monde entier - qui - y demande Augu.
- Toi que j'y dis.

Allez tchao et à la prochaine.

OTTO BUS