Christian VEBEL
Il était un petit pied noir Qui logeait dans une babouche Tous deux faisaient plaisir à voir Marchant du matin jusqu'au soir. La babouche autour du pied-noir, Et le pied noir dans la babouche. La babouche un jour dit : Pourquoi Traîner ce pied noir avec moi ? Marcher ensemble, quel calvaire ! Il est lourd... Moi, je suis légère... S'il voulait libérer les lieux Seule, je marcherais mieux. Dès lors, la babouche travaille Pour blesser le pied, le tenaille, Le comprime, fait tant d'efforts Que le pied noir ayant un cor Et prenant brusquement la mouche Se retire de la babouche. Le pied noir, lui, s'est replié Bien sûr dans ses petits souliers... Mais il a poursuivi sa route Et la plus étonnée sans doute Fut la babouche qui n'a pas compris mais vu Que sans petit pied noir elle ne marche plus. Christian VEBEL ( Revue Ensemble N° 214 Page 13 Octobre 1998) |