D'aprés Notre gouvernement, l'Algérie a changé son fusil d'épaule mais elle ne l'a pas pour autant déchargé.
Cet article d'El Watan est du 3 aout 2004.
Alors quand on me dit que les cimetières sont respectés....
Bertrand
GUELMA / Et si on parlait des cimetières…
Quelqu'un a dit : on ne respecte pas nos morts et il a raison. Mais en vérité, on ne respecte ni les nôtres ni les leurs, ceux des autres.
De ce fait, presque à travers tout le pays, et cela n'est nullement un secret pour personne, les cimetières chrétiens et juifs ont été profanés dès l'indépendance retrouvée, même beaucoup plus tard; jusqu'à nos jours, et ils le sont presque quotidiennement. Ceux de Guelma ont connu de pareilles profanations et n'en continuent pas moins de les subir.
D'abord, l'ancien cimetière de Guelma, celui dit d'El Hadj M'Barek, cimetière où reposaient (parce que aujourd'hui ils n'y reposent plus) les ancêtres des Guelmis, datant de la fin du XIXe siècle, a été littéralement «désossé» par certains vivants ces dernières années, qui ont squatté des « lambeaux» de terrain. Le cimetière et ses prolongement, sont combles. Mais, on ne sait comment, il y a toujours une place pour y creuser une tombe parmi tant d'autres, qu'on trouve par hasard, que seuls certains en connaissent le secret.
En fait, dans celui de Baghdoucha, les anciennes tombes, couvertes avec une planche (en bois), deviennent tout simplement le réceptacle de nouvelles dépouilles, nous révèle-t-on. Ce qui fait dire à certains qu'on met les morts, comme si il n'y avait pas de terrain aux alentours, les uns sur les autres ou ailleurs.
Mais on en est arrivé au comble dernièrement ! On a rogné une bonne partie du cimetière juif, qui est contigu à celui de Baghdoucha, pour y aménager un nouveau. La première tombe est celle d'un ancien moudjahid, Hadj Bensaâda, membre de l'Association du 8 Mai 1945 de Guelma, décédé il y a quelques jours ; elle se trouve à trois ou quatre mètres d'une tombe juive. Ne sépare ces deux tombes qu'un grillage fait à la hâte. Terrible.
Même l'aménagement d'un nouveau cimetière relève de l'impossible chez certains, il a fallu avoir recours à la facilité, rogner les quelques mètres carrés du cimetière juif. Déjà, les sépultures de ce dernier servent de tables et de chaises pour certains. Six familles vivent à l'intérieur du cimetière juif, à certaines, depuis presque l'indépendance. Elles n'ont pas bénéficié de logement. Au lieu de leur céder ce terrain afin de construire leur logement, les autorités n'ont pas trouvé mieux que de les ceinturer de tombes.
Il est tant vrai que, comme le dit si bien le diction : «La tête est celle d'un mort et le vivant peut avoir la même où il veut.»
Par A. Boumaza
http://www.elwatan.com/journal/html/2004/08/03/sup_html.htm