Le point de départ de cette gigantesque entreprise de destruction qui devait s'abattre sur les Français d'Algérie fut la honteuse tuerie du 26 mars 1962 à Alger et ce point de départ fut donné par la France puisque ce sont des balles françaises qui ont fait, ce jour-là, 282 victimes dont 82 morts.
Le 5 juillet 1962, à Oran, marque le point culminant de ce monstrueux dessein car des milliers d'innocents furent égorgés, mutilés, lynchés, brûlés vifs, empalés où suspendus encore vivants à des crochets d'abattoir.
Entre ces deux tragédies, plus de cinq mille Européens disparaîtront, enlevés, parfois même sous les yeux des militaires français qui n'interviendront pas. Ils n'avaient pas d'ordre... ou, plutôt, ils avaient des ordres de non intervention. Ainsi, dans toute l'Algérie, s'ouvrirent des camps d'extermination, parfois à proximité des villes et des cantonnements militaires sous le regard bienveillant des autorités françaises.
La plus élémentaire des missions eut été d'ordonner à notre Armée, encore puissante, d'effectuer des opérations de sauvetage en direction de ces camps afin de sauver, d'une part, ces milliers de civils européens et d'autre part, ces milliers de Français musulmans auxquels on avait fait une promesse formelle de protection, auxquels on avait juré que le drapeau français ne serait jamais amené et que l'on a livré, avec une révoltante bonne conscience, pieds et poings liés, à la vindicte des bourreaux.
C'est pour briser la conspiration du silence imposée par les autorités françaises, sauver la mémoire de ces victimes, sensibiliser l'opinion internationale sur ces CRIMES CONTRE LHUMANITE ? donc imprescriptibles ? dénoncer les responsabilités françaises et amener au banc d'infamie les autorités FL.N. encore au pouvoir en Algérie, qu'une poignée d'hommes va, quelques années plus tard, courageusement se mettre hors la loi en procédant à l'enlèvement de personnalités officielles algériennes alors en activité en France.
Leur but : échanger leurs otages contre les éventuels survivants des camps de la mort lente et amener, grâce à leurs confessions, l'opinion publique à prendre conscience de l'importance de cette tragédie, contraindre, sous la pression de la rue et des médias, le gouvernement français à exiger du gouvernement algérien un aveu public afin de le condamner officiellement.
C'est à travers une situation animée de personnages réels, agissant sous leur véritable identité au moment des faits, que le lecteur va découvrir toute l'ampleur de ce drame, trop longtemps occulté.