COMPTE RENDU INTÉGRAL
CONCERNANT |
Explications de vote et vote
sur l’ensemble d’une proposition de loi
M. le président. L’ordre du jour appelle les explications de vote et le vote, par scrutin public, sur l’ensemble de la proposition de loi de M. Bernard Charles et plusieurs de ses collègues relative à la reconnaissance du 19 mars comme Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie (n os 3450, 3527).
Mme Chantal Robin-Rodrigo. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’Etat aux rapatriés, mes chers collègues, la loi du 18 octobre 1999, qui reconnaît que les événements d’Algérie étaient une guerre, - et quelle guerre ! -, a rétabli dans leur dignité tous ceux qui ont été impliqués dans ce conflit : appelés du contingent, militaires de carrière, harkis, pieds-noirs. La République française a beaucoup trop tardé à effectuer ce salutaire retour sur son histoire. Quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie, il est plus que temps de prolonger cette reconnaissance par un acte responsable qui parachève notre travail de mémoire. M. Jean-Paul Charié. C’est faux ! Mme Chantal Robin-Rodrigo. Trois Français sur quatre, plus de la moitié des conseils municipaux de France, 343 députés signataires de neuf propositions de loi identiques, dont celle qui a été déposée par dix-huit de mes collègues du groupe Radical, Citoyen et Vert, ne constituent peut-être pas l’unanimité, mais une majorité suffisante pour que la représentation nationale confirme en 2002 l’adhésion qu’avaient manifestée 90,8 % des Français au référendum du 8 avril 1962 organisé à l’initiative du général de Gaulle. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance. Rien à voir !
Mme Chantal Robin-Rodrigo. Ainsi, pour la première fois depuis la fin de la guerre d’Algérie, les plus hautes autorités de l’Etat pourront s’associer à une commémoration permettant de tirer les enseignements du passé, nécessaire pour mieux appréhender le présent et l’avenir. M. Claude Goasguen. Rien à voir ! Mme Chantal Robin-Rodrigo. Une grande majorité des députés RCV voteront cette loi, et je ne doute pas que le Gouvernement l’inscrira à l’ordre du jour du Sénat avant la fin de la session parlementaire. (Applaudissements sur les bancs du groupe Radical, Citoyen et Vert.) M. le président. La parole est à M. Michel Meylan pour le groupe DL. M. Michel Meylan. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’Etat, mes chers collègues, sans hésitation, le groupe Démocratie libérale et Indépendants votera contre la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie. Plusieurs députés du groupe Démocratie libérale et Indépendants. Très bien ! M. Michel Meylan. Je l’ai dit et je le répète, c’est pour nous une question de cohérence, de vérité et d’honnêteté. Ce débat aurait dû porter sur une seule question : quelle date permettrait au monde combattant de communier dans le même souvenir et de préparer l’avenir ? Plusieurs députés du groupe Démocratie libérale et Indépendants. Tout à fait !
M. Michel Meylan. Vous ne vouliez pas de ce débat. Mme Chantal Robin-Rodrigo. Des lobbies, les anciens combattants ?
M. Michel Meylan. Et tout cela pour quelques médiocres calculs à l’approche des élections alors que, vous le savez très bien, ce texte ne peut aboutir avant la fin de nos travaux et les prochaines élections. M. Jean-Paul Bret. L’enterrer, plutôt !
M. Michel Meylan. ... et surtout plus respectueuses du monde combattant. Nous serons là pour y veiller. M. le président. La parole est à M. Alain Néri, pour le groupe socialiste. M. Alain Néri. Monsieur le président, mes chers collègues, en juin 1999, à l’initiative du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, le Parlement a adopté à l’unanimité, après un débat d’une grande dignité, une proposition de loi reconnaissant enfin l’état de guerre en Algérie. Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Rien à voir ! M. Alain Néri. Après sa reconnaissance officielle, cette guerre qui fut trop longtemps une guerre sans nom ne doit pas devenir une guerre sans date pour se recueillir et se souvenir. M. Jean-Paul Charié. Jusque-là, nous sommes d’accord ! M. Alain Néri. Oui, au même titre que les deux conflits mondiaux, la guerre d’Algérie appartient à notre histoire, et les anciens combattants de la troisième génération du feu ont droit eux aussi à la reconnaissance de la nation lors d’une journée de mémoire qui leur soit spécifiquement consacrée. M. Edouard Landrain. Pas le 19 mars !
M. Alain Néri. Cette date doit reposer sur un fondement historique, comme le veut la tradition républicaine. Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Rien à voir ! M. Alain Néri. ... et le 8 mai, jour de la capitulation nazie, pour ceux de 39-45. Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants. Rien à voir ! M. Alain Néri. Pour la guerre d’Algérie, le 19 mars, date officielle du cessez-le-feu, et non pas date de la fin de la guerre, s’impose dans sa réalité historique ; elle fait suite aux accords d’Evian, dont je me permets de rappeler à certains les signataires au nom de la France : le général de Gaulle et Michel Debré, entre autres. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) M. Charles Cova. Laissez-les reposer en paix ! M. le président. Mes chers collègues, ce débat mérite un peu de sérénité et de calme ! Chacun peut avancer les arguments qu’il veut. Vous avez la parole, monsieur Néri. M. Alain Néri. Cette décision historique fut ratifiée par le référendum du 8 avril 1962 à une écrasante majorité, de 90,7 % des votants,... Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants. Et alors ? M. Alain Néri. ... cette majorité transcendant largement les clivages politiques. C’est la preuve incontestable de la charge émotionnelle et symbolique de cette date pour toute une génération. Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Non ! M. Alain Néri. Cette date est aussi chargée d’une double et indissociable signification au coeur d’une tragique et douloureuse histoire qui s’étend avant et après le 19 mars. M. Jean Roatta. Et alors ? M. Alain Néri. En effet, pour les uns, cette journée marque l’accélération des drames vécus et le basculement dans des déchirements cruels. Je pense particulièrement à nos compatriotes pieds-noirs et harkis. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.) Pour les pieds-noirs, c’est l’abandon de la terre qui les a vus naître et grandir, c’est l’abandon de leurs cimetières, de leurs racines. M. Bernard Deflesselles. Vous voulez les tuer une seconde fois !
M. Alain Néri. Pour les harkis, qui n’envisageaient pas d’autre avenir que dans la France, le choix de leur fidélité à notre pays fut lourd de conséquences. Les uns, honteusement abandonnés, furent odieusement massacrés en Algérie, et les autres, parqués dans des camps, furent victimes de conditions d’accueil inacceptables en France. M. Jean-Marie Demange. Qu’est-ce que vous avez fait, vous ? Plusieurs députés du groupe socialiste. Et vous ? M. Alain Néri. Pour les autres, les soldats et leurs familles,... M. Jean-Marie Demange. Il ne croit même pas à ce qu’il raconte ! M. Alain Néri. ... pour tous ceux qui quittaient souvent leur village ou leur quartier pour la première fois, pour répondre à l’appel de la nation, dans un pays inconnu, différent et souvent hostile,... Un député du groupe du Rassemblement pour la République. Monsieur le président, le temps de parole de M. Néri est écoulé.
M. Alain Néri. ... pour tous ceux qui eurent vingt ans dans les Aurès, et qui ont su se dresser pour défendre et sauver la République dans un superbe élan civique et patriotique, ce fut l’espoir du retour en France, dans leur famille, près de leurs amis. M. Jean-Marie Demange. Vous mélangez tout !
M. Alain Néri. Nul ne doit être oublié. Car, pour tous, ce fut la guerre. Pour tous, ce furent la violence, les haines, les peurs, les souffrances, le rejet, l’incompréhension et les silences, silences trop souvent pesants et lourds. Plusieurs députés du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance. Votre temps de parole est écoulé. M. le président. Mes chers collègues, du calme, s’il vous plaît : il reste trente secondes à M. Néri pour conclure. M. Jean-Marie Demange. Il ne respecte pas l’histoire !
M. Alain Néri. ... cette date historique doit être le signal du rassemblement de la France et de la nation pour rendre hommage à tous ceux qui ont souffert de la guerre d’Algérie et qui, trop nombreux, y ont perdu la vie. M. Franck Borotra. Provocateur ! M. Alain Néri. Et, ce jour-là, c’est réunis au pied des monuments aux morts, dans la même ferveur, tous ensemble et au coude-à-coude,... M. Charles Cova. Pas le 19 mars !
M. Alain Néri. ... que nous pouvons et que nous devons rendre hommage aux victimes, à toutes les victimes, civiles et militaires, de la guerre d’Algérie. Mes chers collègues, c’est cela aussi la grandeur de la France. M. le président. La parole est à M. Yves Fromion, pour le groupe RPR.
M. Yves Fromion. Le groupe RPR a exprimé, à l’occasion du débat organisé le 15 janvier, les raisons qui le conduisent à s’opposer à la proposition de loi sur laquelle nous sommes appelés à voter. Je vais y revenir brièvement en m’inspirant des propos de Mme la rapporteure du texte, qui a affirmé, lors du débat, que cette guerre est difficile à comprendre tant elle semble prendre en défaut les valeurs de la République. M. Jean-Paul Bret. Vous êtes pourtant gaulliste !
M. Yves Fromion. Pourquoi le devoir de mémoire impliquerait-il des violences supplémentaires infligées aux harkis, à leurs enfants, à leurs familles en France ou en Algérie, condamnés en quelque sorte à se souvenir ? Oui, condamnés à se souvenir que, le 19 mars 1962, les combattants de l’ALN, qui allaient devenir leurs bourreaux, furent autorisés à retourner sur le sol algérien d’où l’armée française les avait écartés. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) M. Jean Michel. Ce que vous dites est honteux !
M. Yves Fromion. Pourquoi la République devrait-elle trouver des victimes expiatoires ? Nous ne pouvons accepter pareille dérive du devoir de mémoire. Hélas, ce n’est pas la seule. Mme Chantal Robin-Rodrigo. Il y a eu aussi des morts après le 8 mai 1945 !
M. Yves Fromion. Qui peut raisonnablement soutenir que la date du 19 mars présente le caractère hautement symbolique que certains voudraient lui conférer ? Comment interpréter les propos de Mme la rapporteure, qui parle de commémorer, le 19 mars, « la victoire de la raison sur la folie meurtrière » ? On a trouvé des paradoxes moins douteux. M. Jean-Paul Charié. Très bien ! M. Yves Fromion. Et, pour l’obtenir, il faut souvent déployer une patience et une persévérance qui ne sont pas compatibles avec les échéances électorales. M. Jean Ueberschlag. Tout à fait ! Ça va leur éclater à la figure !
M. Yves Fromion. C’est sans doute ce qui a conduit le Gouvernement à inventer l’unanimité à 70 %. Par respect pour tous ceux qui ont perdu la vie en Algérie, nous refusons cette palinodie. Par respect pour tous les anciens combattants, nous refusons que leur soit imposée une date de commémoration de la guerre d’Algérie au rabais. Nous devons faire confiance au monde combattant pour dire à la nation ce qui est juste, ce qui doit être fait. M. Gérard Fuchs. Les anciens combattants, ce n’est pas vous ! M. Gilbert Meyer. Il n’a jamais été en Algérie, celui-là ! Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Porteurs de valises !
M. Yves Fromion. Personne ne met en doute la légitimité et la nécessité de commémorer la fin de la guerre d’Algérie. C’était au Gouvernement qu’il appartenait de rechercher les voies d’un consensus sur une date. Il ne l’a pas fait, car, le 19 mars ne recueillant pas un accord unanime, tant s’en faut, proposer une autre date eût été désavouer M. Jospin qui, dans cette malheureuse affaire, apparaît clairement comme un diviseur de la nation.
M. le président. Avant de donner la parole aux orateurs suivants inscrits dans les explications de vote, je vais d’ores et déjà faire annoncer le scrutin de manière à permettre à nos collègues de regagner l’hémicycle. La parole est à M. Jean Vila pour le groupe communiste.
M. Jean Vila. Monsieur le président, mes chers collègues, M. Charles Cova. Porteur de valises du FLN ! M. Jean Vila. Le 19 mars 1962 est une victoire de la paix, remportée, en France, par tous ceux qui ont lutté contre la colonisation et le racisme, pour la fraternité entre les peuples, contre les coups d’Etat, pour la République. Il faut rendre hommage aux soldats du contingent qui n’ont pas craint de refuser les ordres putschistes de leurs chefs militaires,... M. Arnaud Lepercq. Vos propos sont scandaleux ! M. Jean Vila. ... ceux-là mêmes qui furent à la tête de l’OAS et n’hésitèrent pas à tirer sur les soldats du contingent, à les tuer. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République.) Il fallait être appelé en Algérie pour comprendre le grand bonheur qu’a représenté le 19 mars 1962. J’y étais. M. Arnaud Lepercq. Nous aussi !
M. Jean Vila. J’ai vécu ces moments intenses comme j’ai vécu l’épreuve de l’OAS. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance.) M. Claude Goasguen. Aux harkis aussi !
M. Jean Vila. C’est l’une des dates les plus importantes de l’histoire contemporaine, une date qui marque la fin de l’époque coloniale. M. Charles Cova. Il y en a combien ? Plus de cent ! M. Jean Vila. ... qui ont été de tous les combats pour la paix en Algérie, souhaitent l’officialisation du 19 mars 1962 (« C’est faux ! » sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.), mais elles veulent aussi que cela puisse se faire de façon consensuelle... M. Renaud Muselier. Le débat était-il consensuel ? M. Jean Vila. ... avec l’ensemble des associations d’anciens combattants concernées. M. le président. Monsieur Vila, veuillez conclure. M. Jean Vila. C’est pourquoi elles appellent l’ensemble du mouvement des anciens combattants à ne pas se laisser entraîner dans une discussion suicidaire. Le respect et la tolérance de tous sont les conditions nécessaires à la défense des intérêts des anciens combattants et victimes de la guerre, et de la mémoire de ce qu’ils ont vécu en commun. M. Charles Cova. C’est pour ça qu’il faut attendre ! Le statu quo est préférable ! M. Jean Vila. Le 19 mars, pour le monde des anciens combattants, doit être considéré comme une victoire de la paix. M. Jacques Baumel. C’est honteux !
M. Jean Vila. C’est vrai, nous ne pouvons oublier les pieds-noirs, nés là-bas, revenus vers le pays de leurs aïeux, qui vivront toujours l’arrachement à leur terre natale, victimes d’une histoire faite de trop de sang versé, d’oppression, d’exploitation, de mépris, de haine. Nous unissons toutes les victimes dans le même hommage, en particulier les harkis, persécutés non seulement au lendemain du cessez-le-feu, mais dans les mois qui ont suivi l’indépendance de l’Algérie. M. Arnaud Lepercq. Porteur de valises ! M. le président. La parole est à M. Rudy Salles, pour le groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance. M. Rudy Salles. Monsieur le président, vous avez été fort indulgent avec les orateurs de la gauche, qui ont très largement dépassé leur temps de parole. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) Mais il ne suffit pas d’être long pour être pertinent. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste.) M. le président. Monsieur Salles, vous avez sans doute perdu une occasion de vous taire... M. Rudy Salles. Non, monsieur le président ! M. le président. ... car un orateur de l’opposition a parlé très exactement six minutes, autant que celui du groupe communiste ! (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants. ) M. Rudy Salles. Les autres orateurs également, monsieur le président ! M. le président. Vous avez la parole, pour cinq minutes, monsieur Salles. M. Rudy Salles. L’incident est clos, et je n’abuserai pas de ce temps de parole, monsieur le président. M. Jean-Pierre Brard. Quand on n’a rien à dire... M. Rudy Salles. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’Etat, mes chers collègues, l’indignation et la colère qu’a provoquées, dans le monde combattant, l’inscription à notre ordre du jour de la proposition de loi que l’on nous demande d’adopter aujourd’hui ne cessent de croître depuis plusieurs semaines. M. Bernard Outin. Menteur ! M. Rudy Salles. En effet, faut-il le rappeler, la quasi-unanimité de la famille combattante française rejette cette date du 19 mars, célébrée par les Algériens comme la victoire du FLN sur la France. M. Jean Charroppin. Tout à fait !
M. Rudy Salles. C’est la raison pour laquelle le groupe UDF votera très naturellement et très largement contre cette proposition de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.) M. Edouard Landrain. Très bien !
M. Rudy Salles. Au lieu de cela, la célébration du 19 mars entraînerait le mépris et l’oubli des victimes civiles et militaires assassinées en quelques mois, alors qu’elles furent six fois et demie plus nombreuses que les pertes militaires en huit ans. Mme Bernadette Isaac-Sibille. Très bien ! M. Rudy Salles. Pour conclure, je voudrais simplement vous rappeler, monsieur le secrétaire d’Etat, que vous vous êtes engagé ici même, le 7 novembre dernier, à ne pas poursuivre l’examen de cette proposition de loi « s’il ne se dégage pas sur ces bancs une majorité qui transcende les clivages partisans ». (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Comme le général de Gaulle a été souvent cité par la gauche cet après-midi, je voudrais simplement vous rappeler que François Mitterrand, Président de la République, avait désavoué son ministre des anciens combattants en disant que le 19 mars ne devait pas être une date commémorée officiellement par la République française.
Le Gouvernement doit donc prendre acte que, en l’état actuel, il est totalement inopportun de légiférer sur ce sujet. Et nous entendons bien ne pas aller plus loin dans l’examen du texte. Aussi, je le répète, le groupe UDF votera très largement contre la proposition de loi. Vote sur l’ensemble
M. le président. Je vous prie de bien vouloir regagner vos places. Je rappelle que le vote est personnel et que chacun ne doit exprimer son vote que pour lui-même et, le cas échéant, pour son délégant, les boîtiers ayant été couplés à cet effet. Le scrutin est ouvert. ..................................................................... M. le président. Le scrutin est clos.
Voici le résultat du scrutin :
L’Assemblée nationale a adopté. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)Nombre de votants ................................... 517 Nombre de suffrages exprimés ........................ 482 Majorité absolue .................................... 242 Pour l’adoption ..................................... 278 Contre ...............................................204
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